Se tenir par la main

« Je peux pas cette aprem, j’ai promis à ma Petite Amélie que j’irai à la foire »

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Ma soeur. J’ai une grande soeur, de trois ans et demi on aîné. Même aujourd’hui que nous sommes adultes, je suis parfois surprise qu’elle soit née en premièr, la première de nous quatre. Elle a entreprit de se réconcilié avec l’enfant qu’elle à été il y a déjà un bon moment. Quelques photos de son enfance sur les murs. C’est déjà quelque chose de difficile je trouve; pour moi en tout cas. Quand je me vois si souriante sur mes photos d’enfant, alors que le souvenir que m’évoque ce moment est pénible, je me demande quelles stratégies se mettent en place pour survivre.
Ma grande soeur est quelqu’un de très positif, de très profond. Parfois il y a des phrases qu’elle dit, des petites choses, mais qui me résonnent en moi comme un grand fracas, une chute de pierres sur une petite route de montagne.
« on était pas frappées au ceinturon, mais on était frappées. Et pire, on vivait sous son règne, toujours en danger de mourrir, le règne de la terreur ».
Elle dit ça ma soeur, par pour en faire acte, pas pour se souvenir, juste en illustration d’une histoire d’aujourd’hui, d’un comportement ou de quelque chose qui à peu à voir avec tout ça.
Elle continue de parler. Elle continue, mais d’avoir dit ça, d’avoir glissé quelque parte et de temps en temps que nous avons vécu dans la terreur, c’est important. Sûrement elle ne le sait pas, pourtant ça me recentre énormément. Je n’en parle jamais moi, ou pas assez. Jamais à froid, sans douleurs préalables, je dis que j’ai été maltraitée. Je devrais pourtant m’en souvenir plus souvent, je me pardonnerai peut être d’avoir tant de difficultés à trouver mon chemin vers le calme de mon coeur.

J’admire vraiment le fait d’oser penser à la petite fille qu’on a était, se regarder et se pardonner. Pardonner? un enfant a-t-il besoin d’être pardonné de quoi que ce soit?
Quand ma grande soeur évoque ça, -son petit Elle-même qu’elle prend par la main- je frissone à l’idée de regarder la petite blondinette apeurée que j’étais.
Qu’est-ce qu’elle me dirait ma petite Jessica aujourd’hui? Est-ce que moi je la pardonne d’avoir rien dit, d’avoir laissé faire, est-ce que je la pardonne de sourire sur les photos?
Quand je me souviens les milles fois où j’aurai dû pleurer, où j’aurai dû parler, je m’en veux. C’aurai peut être tout changé. J’étais sûre que si j’arrêtai de sourire, la Terreur me tuerai. J’en étais réellement convaincue. Ma soeur aussi. Nous le savions, la Terreur nous à toujours répété à quel point elle a droit de vie ou de mort sur nous, à tout moment, dans l’indifférence générale, en pleins pouvoirs de sa maternité.
La Terreur nous détestait, chaque cellule de son être nous détestait, sûrement encore aujourd’hui d’ailleurs. Elle entretenait avec nous une relation de dominance suprême, où je ne vaut rien, ni pour mon père, ni pour ma soeur, ni pour personne, encore moins pour elle, qui à l’immense amabilité de me tenir en vie sous son toit. Mais jusqu’à quand? Nous avons grandi dans cette croyance très forte, que nous pouvons disparaître à tout moment.

La Terreur. La mère. Elle nous à tué tous les jours, jusqu’au dernier jour où je l’ai vue, il y a bientôt 5 ans. Jusqu’à ce jour là, elle m’a tué, ou plutôt m’a interdit formellement de croire que j’existais, que j’étais digne de vivre. Avec une autorité intense, une autorité haineuse mais bien menée.
Cet autoritarisme malsain et secret, elle détruira tout sur son passage. Toute personne ayant croisé son chemin, les hommes ou es femmes, sont marqués définitivement par ces yeux bleus, cet air enjôleur, ce mythe de la femme forte et douce.
Sachez que le diable à l’air d’un ange.

Une des choses que je n’arrive pas à pardonner aux petites filles que nous étions; on ne se tenait jamais par la main.
Lors des ruées de la Terreur, aux moments fous comme lors du quotidien, pendant la lente destruction, elle ne me défendait pas, ma soeur. Et je ne la défendait pas.
J’ai des souvenirs très nets de la violence que je ressens lorsque ma soeur est attaquée, quand les mots la saignent sur place. Elle ne bouge pas, ne dit rien. J’ai envie de tout casser, d’hurler de mon petit ventre que ça s’arrête, laisse ma soeur, laisse la!
Mais rien. Je ne bouge pas. Figée. J’attends mon tour. On sait, on sait chacune que le moindre écart qui ressemblerai à une union entre nous serait très sévèrement puni.
La moindre tentative d’un pas vers l’autre, serai perçu comme mutinerie voire haute trahison du pacte de silence.

Ça, je ne le pardonnerai jamais à ma petite blondinette interne. J’aurai dû hurler. Je sais que ça n’aurait pas changé grand chose, que le déferlement de désamour aurait été identique. J’aurai dû défendre ma soeur.
De ça nous n’en avons jamais parlé. Amélie à trois ans de souvenirs de plus que moi; j’en suis vraiment désolée. Mon cerveau à moi en a un peu moins, et surtout je crois que j’ai volontairement effacé ou censuré certains épisodes; ça me convient mieux comme ça.

C’était la guerre. Ce n’est pas une raison.
Comment me réconcilier avec ma petite Jessica, de n’avoir jamais tenu la main de sa petite Amélie.

Y’a comme un écho Ooooo

Y’a encore quelqu’un par ici?? Malgré quelques stats de visites pas trop mauvaises, j’ai peu de commentaires, tout est stable.
Y’en a marre? C’est chiant? mal écrit? ça tourne en rond? Billets pas assez réguliers?

Dites moi un peu… car si plus personne n’est ici, je vais traîner mon clavier ailleurs …

J’espère vous lire!!

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Mamaoutai

Je comprend mieux pourquoi les femmes qui ont des bébés semblent si heureuse.
Enfin, deux ans après avoir mis au monde mon premier enfant, je comprends réellement le bonheur d’avoir un si petit bébé logé contre soi.
Qu’est-ce qui à tant merdé la première fois? qu’est-ce qu’il ne s’est chimiquement jamais passé?
Aujourd’hui encore, voire plus que jamais Premier est un vrai mystère pour moi.photo1-37

Il a 26 mois. Il répète PAPA pas loin de120 fois par jour. Il est l’enfant le plus gentil et doux que j’ai jamais vu. Il a l’oeil pétillant d’intelligence. Il est farceur. Il fait 10 kg. Il est mon fils. Il est parfait.
Ce petit mélange, c’est mon bébé. Malgré notre relation vacillante, je l’aime d’amour dans mes entrailles. Mais je ne comprends pas. Pourquoi il ne trouve aucun réconfort avec moi. Depuis son premier jour je l’aime, je l’aide, je le cajole. Pourquoi il ne reconnait en moi qu’une gardienne. Une personne secondaire, un nounou ingrate. Il ne me fait pas de mal. Il est toujours gentil, n’a aucun geste malheureux. Je sais biensur qu’à son petit âge il est loin de toute mes considérations émotionnelles. Mais pourquoi on se cherche encore.

Le papa me répète que non, biesur il m’aime, ça se voit. Ce qui me laisse perplexe
Ca se voit? qui le voit? Quand je sui se la journée à la maison à prendre soin de lui, ça se passe plutot bien. Il se montre la plupoart du temps joyeux et sage.
Si par hasard un bruit se fait entendre dans le hall de la résidence, s’il entend une voiture au loin, si le téléphone sonne… il se met à dire papa, 10, 20, 30 fois d’affilée. Je répète inlassablement et avec le sourire que papa est au travail, qu’il rentrera ce soir comme tous les soirs. Puis il s’arrête passe à autre chose. Ouf.

Chaque soir au moins j’ai ce sentiment qui me désarçonne. Le Super papa passe la porte.
Quoi que nous sommes en train de faire, le visage de Trisatn s’illlumine,il se jette à son coup. Et moi je me dis « Ok mon trésor, à demain alors »
Ce me fait penser au film « Little Children » où Patrick Wilson à un fils dont il s’occupe à plein temps. Papa poule et dévoué, il s’en occupe sévère se son garçon. Ce petit porte toute la journée un énorme chapeau. Quoi que son père puisse lui dire pour le convaincre de l’enlever, au moins au parc ne sert à rien. Cet enfant refuse de quitter ce chapeau ideux. Et, lorsque le soir sa mère daigne faire apparition, avant même de l’embrasser le garçon jette son chapeau.
Cette attitude est une énigme pour le papa, alors que la maman trouve ça mignon, c’est un jeu.

Voilà, ce petit détails de cet excellent film résume pourtanta ssez bien ce que je vis avec Premier, ça va, mais y’a un truc qui cloche.

Souvent, très très souvent on parle des pères absents, incompétents, ou autres travers parental. Mais jamais on ne parle des mamans incompétentes. De celles qui essayent en vain de materner, sans y parvenir.
Les arres fois où on entend parler de mères imparfaites, elles sont carrément défaillantes voire folles. Infanticides, abandons,…
Y’a quand mêmes quelques oubliées au milieu. Tout me dis que si je ne suis pas mère abandonnante, ma seule issue et d’être absolument parfaite. Winnicott parle de mère ‘suffisamment bonne’ ce qui n’a aucun écho chez les mères soucieuses d’êtres compétentes. Cela renforce la culpabilité inhérente au rôle de parent: ce que je fais est assez bien? ce que je suis est suffisant? Évidemment la réponse est généralement non.
Non parce qu’heureusement chaque être tend à s’améliorer. Mais s’améliorer si lourde de culpabilité et sous cette pression, pour moi c’est un combat.

Moins forte que Papa, je suis là.

Photographie : Rosie Hardy

Orphelins à l’essai

Quand on lit l’article paru dans Le Monde à propos des enfants adoptés et échangés, y’a comme un frisson glacial qui parcout le dos de n’importe quel parent ‘normal’ et encore plus glacial celui des parents adoptifs j’imagine!
En résumé, il s’agit de parents accueillant un enfant ‘du bout du monde’ afin de les choyer, les aimer, les protéger. Il s’agit de devenir leurs parents.
Au lieu de ça, ces petits se retrouvent balancés sur la toile, à la mercis de quelques autres couples…
Ils ne plaisent pas, ne sont pas comme prévus, finalement trop grand, trop jolie, trop renfermé, pas assez idéaux ces petits abandonnés. Allez hop, un petit tour sur The Child Exchange… Bon, faut lui trouver une description, un titre, un prix? Non je parle pas de ma dernière paire de pompes usées que je cherche à virer de mes placards, je bien parle d’enfants.
Vous savez, ces petits êtres humains que nous sommes sensés protégés, et ce que nous l’ai ayons mis au monde ou pas.
Depuis la parution de l’article on apprend que le site à fermé (merci Yahoo) mais que néanmoins la multitude de groupes Facebook et les méandres du net restent en action pour accueillir les déceptions d’adultes qui manifestement ne sont pas et ne seront jamais des parents.

Devenir parents ce n’est pas fabriqué un enfant, le mettre au monde. Devenir parents c’est accompagner l’enfant à grandir chaque jour sous son regard bienveillant, lui donner le meilleur de soi avec amour.
Je suis vraiment heureuse d’avoir pu moi même porter mes enfants, néanmoins ce n’est pas grâce à mon corps coopératif qui fait de moi une mère.
Comment notre société à pu en arriver là? Les raisons évoquées sont les mêmes que pour n’importe quelle revente: c’est la crise, le marché de l’occasion explose, puis c’est moins cher de s’offrir ce dont on rêve…
Peut-on jusqu’à aller imaginer ce que ressentent ces enfants, de tous âges, de tous pays, de toutes leurs histoires de séparations et de déchirures… Qui deviendront-ils ces enfants là, que la justice américaine rend à leur propriétaire sur facture.
Une maman, un papa, ça se trouve pas sur Le bon coin.com ni en dépôt vente.
De fait; les enfants non plus.

MaxiMum
pour les Vendredis Intellos

« Ça va Jésus? »

Enceinte de Second, je consulte encore une fois mon gentil ostéo, ce grand bavard. Quand je lui confie que c’est la merde intégral avec Premier, que dés le départ c’était dur. Il me fait parler un peu, il a un fils du même âge, il attend son deuxième. Je le soupçonne de faire un petit effet miroir. Leur couple est solide et ils ont tranquillement 5 ans de plus que nous. Je sais qu’il m’aime bien l’ostéo. Je sais qu’il aime bien tout âme qui vive. Il porte sur son visage un rayonnement de grand religieux. Il est pourtant drôle et pas très charismatique, mais il a dans son écoute une dimension empathique très réconfortante.OdetteToulemondeBildgross3

On discutait depuis déjà presque 2h, quand il sort:
« Votre nom et votre prénom ça sonne bien! Ca fait chroniqueuse… genre Carry BRatchow! Vous être drôle et avez un super sens de la réparti, il faut ouvrir un blog!!!!!! »
C’était spontané, frais. Drôle. Je fais oui oui, hésitant une micro seconde à lui dire « bah j’en ai un de blog, il pu la défaite du désarroi, on va voir si ça te fait toujours marré »
Puis d’ailleurs, je n’aime ni mon nom ni mon prénom… En somme, j’aime bien mon ostéo; il est cool. il se rend pas compte, rempli de toute son humanité comme j’étais malheureuse.

Le jour suivant l’arrivée de Second,je pestais encore et toujours contre les soignantes de maternité. Intrusives, mal lunées, prêtes à dégainer n’importe quel conseil à la con pour passer aux biberons,…
Quand une petite voix douce entre, me demandant si ça va?
Une sage femme. Elle à l’air d’avoir maximum mon âge. Toute simple, toute authentique. Sur son badge il est écrit Audrey. Mon deuxième prénom.
Je lui réponds, ça va merci. Comme d’hab. Elle me dit qu’elle vient vérifier les points, que mon mari et mon fils attendent devant, mais c’est important de voir ça.
Okay, je m’exécute sagement. Elle est douce; respectueuse j’veux dire. Puis elle me dit que mon fils (celui du couloir) est magnifique!
Merci.
Elle me dit « j’ai lu votre dossier, il a eu quelques petits soucis de santé ce bonhomme? »  Enfin! je suis certaine que c’est bien la première de cette clinique à lire mon dossier.
J’explique comme à mon habitude, rapidos, les phases clés de sa petite santé. Elle me réponds « ça pas dû être simple pour vous tout ça« . Bah merde alors. Alors je lui dit qu’elle est gentille. Que c’est la toute première fois qu’on me demande « ca va? » pour de vrai. Je lui laisse entendre que non, pas vraiment, ça va pas fort depuis tout ce temps. Elle me propose de faire venir une psy, spécialisée pour les mamans. Elle me parle avec beaucoup de précautions, mais avec sincérité.
Me rappelant mon fils et mon mari devant la porte, voyant défilé tout ce que j’ai déjà pu déposer ici, entendant un petit souffle de mon bébé tout neuf, j’ai lâché un Oui.

Le papa me dit qu’il l’a croisé la veille devant la clinique; il lui a demandé du feu et elle a fièrement répondu qu’elle avait arrêté de fumer.
Je l’ai pas revue, cette petite bonne femme. Audrey, sage femme, sauveteuse.

Le lendemain (J+2), vers 18h arrive donc la spécialiste des mamans. Elle ressemble à une psy. A une psy coquette certes, mais psy quand même.
Elle me demande si je veux lui parler. Mais avec tout ce qu’ils font comme études ces gens là, personne n’a pensé à leur apprendre quelques phrases d’accroche?? Je passe outre tout, outre son gros collier qui dit « nous avons été au Sénégal l’an passé avec Jean Pïerre, le Club était génial » et je débite à tout allure que je cherche encore, que c’est dur, que j’ai pas de mère, que j’ai pas de père, que je cherche l’absolu dans mon mariage alors que je sais bien que c’est impossible, que j’aime mon fils mais pas lui, que je sais pas comment avancer, que heureusement j’habite au rez de chaussée parce que sinon ça fait belle lurette que j’habiterai plus bas encore, que ce bébé joli dans son pyjama neuf j’en voulais pas, que maintenant j’arrive plus à penser, que je panique, …
Elle me réponds:
« vous avez de l’humour, beaucoup d’esprit, c’est la force de vie ça. Vous avez passer le plus gros, je me fais pas de soucis. Sachez que énormément de mamans vivent cela. Je pars en vacances jusqu’au 12 aout (elle note sur un petit papier ses dates de vacances, son numero de portable). Voilà, n’hésitez pas. Pleins de courage. C’est exceptionnel que votre couple ai résisté. »

Je range le petit papier. On est à ce moment là le 15 juillet; le 12 aout me paraît une abîme dans le temps.
J’ai de l’humour, donc en fait ce serait un espèce de vaccin contre la dépression. Classe. Mais pas sur du tout!

Le 12 août.
J’ai peur. Le papa reprends le boulot. Rien n’est fait. Rien ne roule. J’y arriverai pas.
Le téléphone sonne « Allô! »
« Bonjour c’est Madame Spécialiste, je suis rentré de vacances, comment allez vous? »

Plutôt bien en fait!

Et la Lumière fût

Comme chaque naissance, celle de Deuxième aura eu son lot de rebondissement et de péripétie.
Juste je voudrais raconter.15803828-bleu-feu-d-39-artifice-colore-sur-le-fond-de-ciel-noir
Je ne souhaitais aucun analgésique. Non pas pour prouver à la face du monde que j’suis une warrior ou je ne sais quoi; mais parce que j’ai la sensation que de laisser bébé faire ce marathon seul, pendant que bien soulagée maman pense à autre chose ou se repose, ça me fait un peu mal. Doc pour moi, je pouvais pas commencer la naissance de mes enfants par un abandon, « continues sans moi j’vais te ralentir ».
Donc j’ai senti chaque minute absolument toute modification, toute avancée, chaque déchirures.
Honnêtement, ça a été long et terrible, voire violent. LA dernière heure en particulier j’ai cru mourir cent fois. Le papa est resté, il m’a accompagnée dans la douleur, il a été sans faille. Il me dira plus tard combien il a eu peur, et a quel point c’était éprouvant de vivre cela ensemble.
Une sage femme un peu trop jeune pour être sage, aller et venait une fois par heure, sans un mot, sans encouragement ni réconfort, jusqu’au bout elle ne m’aura dit que  » alors poussez « . Aucun accompagnement dans la douleur. Sur ce coup là; l’homme à été ma sage femme. Mon soutien immense face à l’histoire de l’humanité. S’il n’avait pas été là, j’aurai abandonnée des dizaines de fois, hurlant à anesthésiste de se pointer vite fait.!

Voilà, on l’a fait. Nous avons mis au monde Lucien, le matin du 13 juillet 2013.
J’ai pu le voir, j’ai pu le garder contre moi, et puis la première tétée…

Quelques heures après (note: mesdames vous êtes quasiment toutes mamans, j’épargne aux nullipares certains détails qui nuiraient à leur désir d’enfantement) entre dans la chambre Premier. L’Unique n’existant plus, il devient Frère sous nos yeux.
Il a embrasser son frère, le caressant avec une infini douceur.
Ne m’adressant ni un regard ni rien, il va se comporter avec moi comme si j’étais transparente, vraiment. Ça va durer presque 2 semaines.
Mais il voue une adoration pour ce petit bébé, c’est splendide.

Lever les yeux

D’abord il y a eu la prise de conscience.
L’homme, mon homme, cet homme là, à compris. Il a compris assez subitement et assez mystérieusement que fallait m’aider à lâcher tout ça. A lâcher prise, à créer une relation solide avec Premier, à accueillir ce nouvel enfant dans le calme.
Evidemment y’a eu milles rechutes, j’ai beaucoup pleurer. J’étais là avec mon énorme ventre et mon grand bébé accroché aux bras, entre les tâches quotidiennes et ce nuage gris au dessus de la tête qui me suis partout.
Je sais pas trop comment, à force, j’y suis arrivé. Le jour tant attendu, le jour tant redouté de la naissance du deuxième, de Second.

C’était un soir, 48h après était prévu mon déclenchement. Il faisait beau, la chaleur était retombé, on attendait le reste de la famille pour un barbec à l’espagnol. Puis… y’a comme un indice.
Le matin de ce fameux jour; j’ai préparé le petit sac de Premier, pour dormir chez son grand-père. La première fois que je me disais « ce soir tronche de cake, c’est sans moi ». Comme un petit vent interne, un souffle qui annonce le cyclone, un petit quelque chose de différent, je sentais qu’il fallait préparer ce sac, prévenir tatie, etc. C’est seulement vers 20h que ça a commencé à se préciser.
J’ai même pas eu le temps de manger! Un rapide bisoutage de l’enfant Unique; puis zou direction la clinique.

En vrai, les semaines précédentes  ont été longues, douloureuses et inquiétantes. Hors je me suis répété sans cesse de lâcher prise. Sur la belle famille, sur mes idéaux, sur mes échecs, sur mon incapacité fulgurante à gérer du môme, sur mes cheveux indomptables, bref.. fallait reposer un peu l’âme. Je me suis répété chaque jour que mes craintes étaient exagérées, que ça allé aller. Oui oui, je me suis consolé seule tout ce temps là, priant le grand dieu de la maternité de se pencher sur nous cette fois ci.
Je n’ai plus écrit ici pour me forcer à faire taire ma petite voix, enfin plutôt le souffle de mon coeur fatigué. Je me suis forcer à faire gagner la raison sur la panique. J’aurais pu écrire jour et nuit, du triste et du drôle, mais je ne serai donc jamais arrivé à lever les yeux de mon intérieur et a avancer jusqu’à ce grand jour, cette aube miraculeuse.

Aujourd’hui, je quitte mes œillères pour recommencer à dire.

La vie à 4

Bonjour à toutes
J’ai le plaisir de vous annoncer la naissance de

Lucien

Il est arrivé le 13 juillet, on va bien.
Je vous raconte ces dernières semaines et surtout cette dernière semaine très vite.

A bientôt

Construire une maman

Du plus profond de moi je souhaite que mes enfants reçoivent une éducation douce et bienveillante.
Par ces mots il faut comprendre ENV (éducation non violente) au sens large. A savoir que se congratuler de n repas donner de fessées aux enfants n’est pas suffisant pour se targuer d’être des parents « cool ».
J’utilise les mots ENV pour faire court, que ce soit plus pratique.
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Par mis toutes le nouvelles munies parentales, de loin l’ENV peut paraître laxiste voir démissionnaire.
Avant même savoir lu le moindre bouquin du genre, je cros sincèrement que mon coeur savait que je souhaitais un foyer tout a fait différent.
Non seulement en qu’être d émoi, j’ai très tôt chercher comment communiquer avec les gens autour de moi de façon efficace. Effectivement j’ai vite constaté que les gens malgré leurs bonnes intentions générales, quelques chose se passait mal.
Et puis… La façon dont l’adulte se dresse a l’enfant. Cette façon généralisée d’asseoir une fausse autorité avec une vraie brutalité sur les petits enfants pour un oui ou pour un non me fait réellement mal. Peut être mon enfance n’est pas si lointaine, et je me rappelle comme les mots marquent.
D’aussi loin que je le souvienne, une réelle empathie menvahit des qu’un être vulnérable est victime de brutalité. Cette brutalité nous en sommes tous très capables. Plusieurs fois par jour et sans sen rendre compte, parce qu’il existe la violence ordinaire, ou plutôt la violence réflexe.
D’où vient ce penchant naturel de l’adulte (puis du parent) pour la brutalité?
Au nom de quoi ?
Ici je n’rentrerai pas dans le débat de ce qui est bien ou nonoiur l’enfant. Ce qui est bien, ce qui est mieux, ce qui ne vas pas le tuer, ce qui est nocif, ce qui est pas grave, etc… Il est évident que normalement chaque parent pense faire au mieux pour chacun de ses enfants.

Je voudrais simplement dire au ejai un désir profond de vivre dans des schémas de communication différente.
Ce besoin de changer les rapports de forces, je suis née avec.

Lorsque je sis devenue mère, j’ai comme qui dirai pris ma carte du parti! C’est a dire que naturellement et avec une évidence énorme, j’ai cherché comment comprendre et me faire comprendre de l’enfant face. à moi avec douceur. Avec douceur et efficacité.
Donc bien-sûr: je suis tombé dans la bibliothèque idéale de Saint Marie Mère de Dieu. Enfin j,veux dire.. dans ce que moi j’estime essentiel de mire pour pouvoir trouver des outils qui correspondent a qui je suis, a mon enfant.
Trouver des préceptes qui nous correspondent vraiment et ne pas avaler tout ce qui est étiqueté package ENV permet d’éduquer avec sincérité. C’est capital.

Mon fils a 22 mois. Déjà je me suis entendu quelques « tu ne le grondes jamais », « c’est pas comme ça que tu va te faire entendre », etc. Certes sur le ton de la plaisanterie, mais c’est dit. Quand j’entends ça je le dis qu’ils sont vraiment a côté de la plaque.
Pourtant j’ai aussi ce genre de remarques « il est très sage et écoute bien » « il ne pleure presque jamais » « si je pouvais choisir d’avoir un bébé ce serai ton fils! » de parents dont les enfants sont assez catalogués infernaux ou turbulents (selon eux).
Vous qui ne me connaissez pas, je précise quand même que évidemment il matrice de gronder mon fils voire de merdé complet en communication. Comme chaque être humain je ne suis pas constante, je ne suis pas infaillible, et en ce moment je suis crevée ! Pas par lui, mais c’est lui que je supporte plus difficilement.
Donc mon fils est vers vrai plutôt un enfant sage’ qui écoute, je le trouve même patient. C’est un enfant très têtu, qui peut refaire 10dois d’affilée la même bêtise. C’est un enfant qui n’a pas beaucoup de non, mais qui respecte les interdits.
Il na que 22mois, et malgré l’arrivée des Terrible Two, je ne fais face a de problèmes d’un enfant de 22 mois, pas de 5 ans, pas de 12 ou 16 ans. J’ai bien conscience que ça change tout, et que je suis « jeune maman » au vu de beaucoup, assez dans le métier de parent mais pas complètement de la bouteille.

Vouloir donner une éducation non violente a ses enfants est toit sauf être laxiste ou démissionnaire. Bien au contraire. Se remettre chaque jour en question, analyser et réfléchir, regarder l’autre et y être attentif, c’est un sport énorme. Chaque instant se demander si nous sommes dans le vrai, remettre des situations dans leurs justes gravité. Apprendre a comprendre, au delà de nos peurs et nos frustrations les petits êtres dont nous devons prendre soin, est une aventure formidable mais extrêmement compliqué. Il faut d’abord désapprendre, pour se libérer. Ensuite faire de son mieux pour dépasser ses propres chaos émotionnels pour se concentrer sur ceux de l’enfant, se mettre a sa portée.
La où j’ai beaucoup de chance, c’est que je n’ai reçu aucune éducation. Quelques coups, quelques adultes, mais pas de principes, pas d’éducation dans le temps, pas de croyances ancrées. Il es donc plus facile pour moi que Maxi Papa d’être libre de penser.

Être une maman qui communique, qui fait grandir, cela prend beaucoup d’énergie.
Avoir à ses côté un papa qui ne pige pas tout, aux tendances colériques et très très emprunt de culture, de croyances et de réflexes, c’est simplement épuisant.
C’est ça qui me décourage. C’est ça qui me demande le plus d’abnégation, le plus de ressources, c’est de faire grandir ce papa. Ce papa est un homme formidable, que j’ai vu éclore en tant que père avec admiration, la où moi je peinai tant à me trouver maman.
Je vois chaque jour son immense tendresse, son amour infini qu’il porte a son fils, à ses fils. Je regarde avec émotions comme il est fier de sa famille, comme il voudrait l’agrandir a l’infini, comme il aime ce Premier, comme ils jouent ensemble, se font rire.

Mais il y aussi les colères, les pleurs. Les mots anodins, les brusqueries verbales, les confrontations stériles. Il y a ça aussi, entre eux.
Je regarde ça avec grande tristesse et consternation. Je calme, j’explique, je m’interpose parfois, j’argumente toujours, en essayant de ne pas juger. C’est difficile pour moi de gérer en plus des miennes et celles de mon enfant, les émotions du père. De ne pas trouver en lui un partenaire qui m’aide a mieux comprendre mes réactions ou mes difficultés, mais de le voir trébucher sans cesse sur les mêmes situations. D’attendre sa colère passée pour diminuer ma rancœur envers lui pour encore, encore et encore expliquer, mettre des mots, désamorçer.

Il devrait me laisser la place de faire au mieux, sans toujours me parasiter de questions, que souvent je prends comme un devoir de le justifié. Il devrait mettre autant d’énergie que moi a évoluer, sans attendre après mes long discours pour se sentir enrichi. Ça fait lourd. J’en ai marre d’être son éducatrice. Je suis sa femme, pas son tuteur.