Mamaoutai

Je comprend mieux pourquoi les femmes qui ont des bébés semblent si heureuse.
Enfin, deux ans après avoir mis au monde mon premier enfant, je comprends réellement le bonheur d’avoir un si petit bébé logé contre soi.
Qu’est-ce qui à tant merdé la première fois? qu’est-ce qu’il ne s’est chimiquement jamais passé?
Aujourd’hui encore, voire plus que jamais Premier est un vrai mystère pour moi.photo1-37

Il a 26 mois. Il répète PAPA pas loin de120 fois par jour. Il est l’enfant le plus gentil et doux que j’ai jamais vu. Il a l’oeil pétillant d’intelligence. Il est farceur. Il fait 10 kg. Il est mon fils. Il est parfait.
Ce petit mélange, c’est mon bébé. Malgré notre relation vacillante, je l’aime d’amour dans mes entrailles. Mais je ne comprends pas. Pourquoi il ne trouve aucun réconfort avec moi. Depuis son premier jour je l’aime, je l’aide, je le cajole. Pourquoi il ne reconnait en moi qu’une gardienne. Une personne secondaire, un nounou ingrate. Il ne me fait pas de mal. Il est toujours gentil, n’a aucun geste malheureux. Je sais biensur qu’à son petit âge il est loin de toute mes considérations émotionnelles. Mais pourquoi on se cherche encore.

Le papa me répète que non, biesur il m’aime, ça se voit. Ce qui me laisse perplexe
Ca se voit? qui le voit? Quand je sui se la journée à la maison à prendre soin de lui, ça se passe plutot bien. Il se montre la plupoart du temps joyeux et sage.
Si par hasard un bruit se fait entendre dans le hall de la résidence, s’il entend une voiture au loin, si le téléphone sonne… il se met à dire papa, 10, 20, 30 fois d’affilée. Je répète inlassablement et avec le sourire que papa est au travail, qu’il rentrera ce soir comme tous les soirs. Puis il s’arrête passe à autre chose. Ouf.

Chaque soir au moins j’ai ce sentiment qui me désarçonne. Le Super papa passe la porte.
Quoi que nous sommes en train de faire, le visage de Trisatn s’illlumine,il se jette à son coup. Et moi je me dis « Ok mon trésor, à demain alors »
Ce me fait penser au film « Little Children » où Patrick Wilson à un fils dont il s’occupe à plein temps. Papa poule et dévoué, il s’en occupe sévère se son garçon. Ce petit porte toute la journée un énorme chapeau. Quoi que son père puisse lui dire pour le convaincre de l’enlever, au moins au parc ne sert à rien. Cet enfant refuse de quitter ce chapeau ideux. Et, lorsque le soir sa mère daigne faire apparition, avant même de l’embrasser le garçon jette son chapeau.
Cette attitude est une énigme pour le papa, alors que la maman trouve ça mignon, c’est un jeu.

Voilà, ce petit détails de cet excellent film résume pourtanta ssez bien ce que je vis avec Premier, ça va, mais y’a un truc qui cloche.

Souvent, très très souvent on parle des pères absents, incompétents, ou autres travers parental. Mais jamais on ne parle des mamans incompétentes. De celles qui essayent en vain de materner, sans y parvenir.
Les arres fois où on entend parler de mères imparfaites, elles sont carrément défaillantes voire folles. Infanticides, abandons,…
Y’a quand mêmes quelques oubliées au milieu. Tout me dis que si je ne suis pas mère abandonnante, ma seule issue et d’être absolument parfaite. Winnicott parle de mère ‘suffisamment bonne’ ce qui n’a aucun écho chez les mères soucieuses d’êtres compétentes. Cela renforce la culpabilité inhérente au rôle de parent: ce que je fais est assez bien? ce que je suis est suffisant? Évidemment la réponse est généralement non.
Non parce qu’heureusement chaque être tend à s’améliorer. Mais s’améliorer si lourde de culpabilité et sous cette pression, pour moi c’est un combat.

Moins forte que Papa, je suis là.

Photographie : Rosie Hardy

L’attachement #3

[Lire L’attachement #2]

Ça pour me sentir attachée, je me sentais attachée.
Ligotée, attachée, submergée par trop d’émotions et trop d’évènements que je ne pouvais l’accepter. Je ne savais pas quoi faire, j’étais un automate ne ressentant rien. Lorsque le bébé hurlait de trop, je pleurais avec.
D’un coup je me suis sentie bien trop immature, bien trop moi-même pour être mère. Au fond j’ai longtemps cru que d’un coup à la naissance de quelqu’un, sa femme de mère se transformait soudain en un être mystiquement connectée, absolument amoureuse, connaissant tous les gestes… De retour à a maison j’ai pu constater que pas du tout. J’étais toujours moi, ne savant rien à la maternité, rien à l’amour. Au secours, que quelqu’un vienne me sauver, reprenez-le moi je sais pas faire.
Une des sensations les plus plus déstabilisantes pour moi aura été l’extrême panique ressentie lorsque je suis seule avec le bébé. Quand le Super-Papa allait faire une course, quand il sortait d’ici, une panique m’envahissait. Help; reste près de moi on sait jamais. Si je le fais tomber, s’il veut pas téter, s’il pleure et… si c’est toi qui veut?
Lorsque Saint Homme à repris le travail, ce fût une déchirure. Comment je vais faire? Quoi faire? Comment? Au secours.

Cette sensation déroutante, je l’a ressens au moins tous les lundis matin, quand il s’en va travailler. Mais je vais être que moi avec lui! Je compte les heures. Plus que 8h15 à peu près. Allez encore 3h. Mais il est où? Pitié pas d’embouteillages, pas de client qui s’éternise, « non tant pis pour le pain, rentre vite stp »
Ça à pas du être facile facile tous les jours pour le Papa-star.
Quelle pression que d’être la maman. Le pilier sur qui tout repose, qui doit savoir, qui doit décidé ce qui est le mieux. Chez d’autres, seuls les bras maternelles sont réconfortants, seul le sein est nourricier, seule cette voix peut endormir. Ici non, j’étais secondaire, j’étais là à défaut de mieux, je me sentais gênante. Les hormones et la raison sûrement m’ont empêchés de m’enfuir loin de ces 4 murs où je me sentais piégée.

Que doit-il en penser le Partenaire? Qu’est-ce qu’il se dit le jeune marié? Tout me traverse le cerveau.
Très vite il a voulu un autre bébé. Il répète encore aujourd’hui qu’il en voudrait pleins des bébés. Pourquoi pas moi? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond pour que je sois à milles lieux de m’extasier sur le tout petit? Pour que je sois pas béate devant les premiers sourires? Je ne fond pas. J’arrive pas à fondre.
Je crois que le Père ne m’aime plus. C’est en partie lié sûrement. Il est déçu car il à découvert une facette de moi qui l’a profondément déstabilisé; lui pour qui la maternité est sacré!
Si c’est si sacré, prends soin de moi pendant la grossesse. Je suis si seule.

J’aime mon fils plus que tout c’est évident. Ceci dit je dois l’avouer, je pensais que ce se serait encore plus fort que ça. Ça me prend les tripes, ça me remue le cœur, mais je m’attendais à encore plus, plus que ça.
Instinct maternel mon cul.

Hey Toi Petit Nouveau, pourquoi tu es venu ici. Pourquoi dans cette famille qui n’est pas un foyer, pourquoi dans mon corps fragile, pourquoi tu veux de moi comme maman. Tu dois savoir que je suis pas forte. Tu seras allaité, cododoté, élevé dans le respect de qui tu es, sans heurts ni aucune forme de violence, tu seras massé, caressé, bercé, autant que le mérites chaque enfant. Mais l’amour ça se construit, notre premier regard quel qu’il soit, sera le début d’une histoire d’amour fou c’est certains.
Il faudra du temps, il faudra qu’on apprenne à se connaître, qu’on s’apprivoise, mais je ferai tout, absolument tout pour qu’on s’aime d’amour tous les 2. Tous les 4.

[Lire L’attachement #1]